L’affluence exceptionnelle au cours des Journées européennes du patrimoine, qui se sont tenues les 17 et 18 septembre, montre à quel point les Français sont attachés à leur patrimoine. Grâce à la mobilisation de tous, et notamment au succès des tirages du Loto dédiés au patrimoine, plus de 20 millions d’euros ont d’ores et déjà été collectés au profit de la Fondation du patrimoine à l’issue de ce week-end !
Il suffit de regarder l’audience des émissions télévisées consacrées à l’histoire, les succès de librairie des biographies ou des romans historiques et la vigueur du monde associatif pour mesurer la puissance de cette passion populaire française. Elle est d’autant plus vive que chaque Français conserve un attachement particulier pour un site historique ou industriel qui l’accompagne depuis l’enfance. De même, de nombreuses vocations sont nées au contact d’une chapelle médiévale, d’un château de la Renaissance ou d’un atelier de sensibilisation de jeunes organisé devant les jets d’eau de Versailles, pour devenir ensuite tailleurs de pierre, restaurateurs de céramiques ou encore tapissiers-décorateurs.
S’engager en faveur du patrimoine, c’est perpétuer des savoir-faire pluriséculaires qui pour certains remontent à l’Antiquité. C’est permettre la redécouverte de nos racines, de notre culture, de notre histoire, participer à la construction d’un lien social puissant et s’inscrire dans notre récit national. Une politique de sauvegarde du patrimoine ambitieuse permet ainsi d’allier rayonnement culturel, développement économique et attractivité des territoires, et d’enclencher ainsi un cercle de progrès pour tous.
Une étude du cabinet Pluricité, menée en 2021 pour le compte de la Fondation du patrimoine, montre qu’un euro investi dans le patrimoine produisait jusqu’à 21 euros de retombées économiques. Ainsi, les seuls travaux de la Fondation du patrimoine auraient déjà permis de créer 1,2 milliard d’euros de PIB. Les nouvelles commandes faites auprès des artisans locaux et l’augmentation de la fréquentation des lieux restaurés bénéficient au commerce local et concourent au développement du tourisme. Rien de plus évocateur en la matière que le Pont du Gard dont l’influence économique se fait ressentir jusqu’à Lyon.
Pour une entreprise comme FDJ, populaire et enracinée dans les territoires, l’engagement en faveur du patrimoine est naturel et enthousiasmant. Par l’intermédiaire de notre large réseau de commerçants partenaires, nous avons pu sensibiliser puis mobiliser un grand nombre de Français. Cela passe par une offre spécifique de jeux que nous proposons chaque année en septembre, avec les tickets à gratter « Mission Patrimoine » et sept tirages du Loto dédiés pour la cinquième édition de cette opération.
Depuis 2018, nous avons ainsi pu collecter plus de 100 millions d’euros qui ont permis, au total, de rassembler en quatre ans 200 millions d’euros de fonds additionnels dans le cadre de cette initiative pour financer la restauration de sept-cent-quarante-cinq projets sélectionnés à ce jour par la « Mission Bern » sur l’ensemble du territoire. Les résultats sont là : cent-cinquante-six sites sont d’ores et déjà sauvés et deux-cent-sept sont en cours de restauration.
Parmi eux, le site historique de la YMCA à Paris qui accueille le plus vieux terrain de basket du monde. La Française des Jeux et la Fondation FDJ ont décidé de soutenir ce projet de restauration, à la fois social, éducatif et sportif depuis ses origines, qui permettra la valorisation de ce site rénové à l’occasion des jeux de Paris 2024. Un engagement qui s’est concrétisé avec la remise d’un chèque de 1,26 million d’euros à la YMCA, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine de 2022, en présence de la ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques.
S’engager pour le patrimoine, c’est donc soutenir la transmission de la mémoire, favoriser l’activité économique et les métiers d’art et dynamiser durablement l’attractivité touristique des territoires. J’ai d’ailleurs la conviction qu’au-delà de l’impulsion nationale qui va se poursuivre, la dimension locale est une des forces de ce projet collectif et peut encore se renforcer. Pourquoi pas, par exemple, organiser dans toutes les régions, des Assises du patrimoine, à l’instar de ce qu’a fait la région Ile-de-France en 2019 ?
Faire le choix du patrimoine, c’est nourrir la cohésion. Il est une source de fierté nationale et une des raisons de notre rayonnement international. Il permet à la France d’être la première destination touristique mondiale. Nous pouvons demain en faire aussi une source d’engagement des jeunes, au moyen, par exemple, d’un volet patrimoine du service civique. Dans un pays qui reste marqué par les fractures, je suis convaincue que la cause du patrimoine rassemble les Français autour d’intérêts communs qui les rapprochent et concourent à leur unité.